A La Réunion tout comme dans le monde, une importante proportion de l’activité d’observation est pratiquée à des fins récréatives et non commerciales (estimation à plus de 60% des bateaux recensés par l’équipe Quiétude autour des situations d’observation pendant la saison des baleines 2017-2018)*. Il s’agit donc de la catégorie d’usagers dominante et par conséquent prioritaire à sensibiliser et àéduquer pour réduire les impacts associés à la pratique. 

De plus, la configuration de La Réunion permet à chacun d’être en mesure de louer un bateau de plaisance tout au long de l’année, et de se rendre de façon autonome en mer afin d’observer des cétacés. Les niveaux de connaissance du grand public sur les cétacés et les bonnes pratiques d’approche et d’observation sont aussi variés que les volontés de chacun à en apprendre davantage et à se former sur ce sujet. A ce jour, des formations sur la biologie des cétacés ont été dispensées, mais aucune formation qualifiante, ouverte à toute personne intéressée, et incluant un module sur les bonnes pratiques n’a vu le jour à La Réunion.

Un dispositif de formation de personnes individuelles est prévu dans le cadre du label « Quiétude Cétacés ». Ce dispositif permettra à toute personne ayant participé de façon volontaire à la formation d’attester officiellement d’un niveau de connaissances et d’une capacité à effectuer des sorties d’observations respectueuses.

* Hoarau, L. Dalleau, M. Delaspre, S. Barra, T. and Landes, A-E. Assessing and mitigating humpback whale (Megaptera novaeangliae) disturbance of whale-watching activities in Reunion Island. Tourism in Marine Environments, 2020.

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Une réponse sur “60. Rendre obligatoire une formation dédiée à l’observation responsable des cétacés pour les particuliers pratiquant l’activité”

  1. Il est vrai que certains particuliers se comportent mieux que certains professionnels sur le plan d’eau.
    Néanmoins, ils sont rares. Souvent, ce n’est pas par volonté de nuire aux animaux, mais simplement par manque d’expérience que les erreurs sont commises…
    En effet, en ce qui concerne les mises à l’eau, savoir placer un bateau à la bonne distance ou anticiper les trajectoires des cétacés est un exercice très compliqué.
    Encadrer des personnes dans l’eau correctement est un art complexe qui implique rigueur, anticipation et leadership.
    Cet art nécessite de maitriser l’importance des sons émis par les participants, l’importance de l’occupation de l’espace par le groupe de “nageurs”, les trajectoires, les distances, etc…. Même avec une rapide formation, un particulier organisant une sortie avec ses “amis” (quand ce ne sont pas des personnes recrutées par annonces pour faire un petit billet au passage, sur lesquelles il n’aura aucun contrôle) n’aura jamais les compétences, l’expérience et le leadership d’un professionnel aguerri qui réalise l’activité quotidiennement.

    Faut-il vraiment encourager la multiplication de ces personnes sur le plan d’eau avec une formation rapide ? Je ne pense pas que cela soit souhaitable.

    Le nombre de professionnels qui réalise cette activité est encore en augmentation cette année, avec au moins 6 nouveaux bateaux dédiés à la mises à l’eau !

    Les cétacés ne pourront pas accepter un développement exponentiel du récréatif+professionnel sur un espace aussi restreint !
    Face à cette augmentation des deux catégories d’usagers, plus que jamais, les autorités doivent faire le choix d’une professionnalisation réelle et encadrée, permettant une reconnaissance du métier de whale-whatcher.
    -La quantité des mises à l’eau devrait être maîtrisée en la limitant aux professionnels, afin de canaliser toutes les personnes en demande.
    -La qualité serait alors beaucoup plus facile à maitriser et à cadrer, voir, à sanctionner le cas échéant.

    D’une façon générale,
    Il me semble cohérent que les mises à l’eau soient réservées aux professionnels, parce qu’on n’approche pas un animal de 40 tonnes à la légère, sans un guide réellement compétent, surtout dans l’eau ! C’est toute l’ambiguïté de la Charte d’approche actuelle: Les mises à l’eau sont déconseillées, sauf guidées par une “personne qualifiée”. D’accord, mais qui est cette personne ??? un ami qui s’est déjà mis à l’eau avec une baleine ou un dauphin ? Est-ce que cela fait réellement de lui un guide compétent et respectueux ? Il a surement des croyances, mais Quid de ses connaissances scientifiques réelles sur les animaux ? Et surtout, Quid de ses capacités à encadrer et à maitriser un groupe de “nageurs” pour faire appliquer ces connaisances ?

    Ce n’est pas pour rien que des licences et des métiers reconnus existent partout ailleurs dans le monde !

    Je pense que l’opinion publique est prête à accepté de réserver l’activité de mise à l’eau aux professionnels afin d’en maîtriser l’impact.
    En safari-photo, n’est-il pas d’usage de prendre un guide qui connait les animaux ?

    Par contre, il est essentiel que certains d’entre nous se remettent en question sur leurs pratiques et acquièrent des compétences réelles.
    En effet, un bon moniteur de plongée n’est pas automatiquement un bon guide naturaliste, ce sont deux métiers bien différents.

    A titre d’exemple: En Australie, 21 licenciés sont autorisés à mettre des personnes à l’eau sur une zone de 200 km, et l’activité récréative n’existe pas.
    A la Réunion, il y a déjà 50 prestataires professionnels et des dizaines de navires de location+particuliers qui agissent presque sans contrôle, sur une zone de …20 km !

    Parfois, un peu moins de “liberté” est indispensable si l’on veut maitriser efficacement l’impact anthropique sur le milieu et les mammifères marins. Ceci est aussi valable en France, et encore plus à la Réunion ou la cohabitation hommes-cétacés est hyper-concentrée sur une toute petite zone !

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