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Le projet MCM03 -
Mesure de Compensation Marine n°3 pour réhabiliter les plages de pontes

Depuis 2017, le CEDTM mène un programme de réhabilitation écologique sur plusieurs plages de ponte de tortues marines à La Réunion. Il vise à recréer des conditions favorables au retour en ponte des tortues marines : maintien du sable, apport d’ombre, réduction des nuisances lumineuses et sonores, et réintroduction d’une végétation adaptée.

Ce programme a été initié avec le soutien de la Région Réunion, à travers la Mesure de Compensation Marine n°3 (MCM03), associée au chantier de la Nouvelle Route du Littoral (NRL). Il bénéficie également de cofinancements de l’État et de l’Union Européenne.

Au-delà de sa phase de lancement, le projet MCM03 constitue l’un des projets structurants du programme de réhabilitation écologique. De 2017 à 2020, il a permis de conduire les premières actions concrètes : retrait des espèces exotiques envahissantes (EEE) et plantations d’espèces indigènes sur 4 plages, fédération des acteurs et sensibilisation de la population à la protection de la biodiversité. Depuis 2022 et jusqu’en 2024, le programme se poursuit à travers le projet “suivi MCM03”, dont l’objectif principal est de suivre l’évolution des actions réalisées lors de la première phase. Ce suivi permet d’évaluer leur efficacité à moyen terme et d’orienter les futures interventions.

Plus largement, ce programme contribue à la réhabilitation d’habitats littoraux dégradés, afin de favoriser la biodiversité locale et d’accompagner la résilience des milieux face aux pressions humaines et au changement climatique.

OBJECTIF

Réhabiliter 4 plages sableuses de l’ouest de La Réunion

  • Récréer des habitats de ponte favorables pour les tortues marines
  • Lutter contre les espèces exotiques envahissantes sur les plages
  • Etudier et réduire la pollution lumineuse côtière
  • Sensibiliser la population et impliquer les citoyens dans la protection des milieux littoraux

Des chiffres clés

0 ANS

d’actions

0 ha

de plage réhabilité

+ 0

partenaires impliqués

0

agents formés à l’entretien des sites

0

plants produits

0

plants plantés

35 0

ateliers de production

0

ateliers de plantation

0

personnes sensibilisées

0

événements grand public

0

supports de sensibilisation

0

parutions médiatiques

LES ACTIONS RÉALISÉES

  • Diagnostic des plages pour mettre en place un programme d’action

  • Lutte mécanique et manuelle contre les espèces exotiques envahissantes (EEE) : Le Zépinard, le Choca Bleu…

  • Production et plantation de 7 500 plants de végétaux endémiques et indigènes (Veloutier, Mahot, Patate à Durand…)

  • Entretien des sites : Installation de réseaux d’irrigation enterré, petits aménagements légers (fascines et sentiers) et gestion des déchets

  • Suivi post opérations : Suivi photographique (2018-2024) et survols drone annuels
 
  • Etudes de la pollution lumineuse sur les potentielles plages de ponte et démarches pour la réduction de cette nuisance

Sur le site de Cap Champagne

Située à Saint-Paul entre Cap La Houssaye et Boucan Canot, la plage de Cap Champagne forme un écosystème littoral unique, entre vestiges routiers, milieux naturels et zone résidentielle.

Anciennement envahie par le Prosopis juliflora, espèce exotique envahissante, la plage a bénéficié de plusieurs années d’actions de réhabilitation qui ont permis son défrichement et la replantation d’espèces indigènes.

Ce site pilote du projet MCM03, est aussi le principal site de ponte des tortues marines à La Réunion. La tortue verte Emma y revient régulièrement depuis 2007, avec plusieurs saisons de ponte observées jusqu’en 2023.

La lutte contre le Zépinard

Deux types de lutte employées :

  • Lutte mécanique confiée à la société spécialisée SARL TEPA.
  • Intervention manuelle menée par les agents de l’association Piton Saint-Leu Lève La Tête (PSLLLT), avec le soutien d’ateliers participatifs ouverts aux scolaires et au grand public.
Installation du système d’arrosage

Pour permettre l’arrosage des plants, un compteur d’eau a été installé en septembre 2017 avec le soutien de la Mairie de Saint-Paul et de l’association PSLLLT.

La plantation

Des ateliers de plantation ont été organisés en 2018, avec des actions complémentaires en 2019.

Public varié : scolaires (du CE1 à l’université), grand public, associations, partenaires événementiels.

Ces ateliers favorisent l’implication citoyenne et la sensibilisation à la préservation des milieux naturels.

L’entretien

De 2018 à 2023, l’entretien du site de Cap Champagne a été assuré par l’association PSLLLT, relayée depuis 2023 par l’association Jacarandas.

Les interventions comprennent :

  • Travaux techniques : maintien des conduites d’eau, lutte contre les EEE
  • Entretien courant : arrosage des plants, nettoyage du site, surveillance des repousses

Les chiffres clés

0

interventions de lutte contre les EEE

0

plants plantés

0

participants

Sur les criques de la Souris-Chaude

Situé sur la commune de Trois-Bassins, ce littoral alterne criques sableuses, falaises et promontoires rocheux.

Menacé par les espèces exotiques envahissantes, le site fait l’objet d’actions de réhabilitation, permettant leur retrait et le retour d’une végétation indigène adaptée.

Véritable corridor écologique, il joue un rôle clé dans la continuité des habitats littoraux, au bénéfice de la biodiversité côtière, y compris pour les tortues marines.

La lutte contre le Cassi/Mosa

La lutte contre les EEE a été menée selon une approche ciblée, en fonction des espèces et des zones concernées :

  • Lutte manuelle (SPL Tamarun) : pour le Zépinard, le Cassi/Mosa et le Tamarin de l’Inde.
  • Lutte mécanisée (SARL TEPA) : pour le Choca et le Zépinard.

Ces interventions ont été planifiées en collaboration avec le Conservatoire du Littoral (CDL), propriétaire majoritaire du site, et son gestionnaire, le Territoire de l’Ouest (TO).

La plantation

En raison des contraintes d’arrosage et de requalification des zones d’intervention, seuls quelques ateliers de plantation ont pu être organisés, début 2019, avec des effectifs réduits.

Ces actions ciblées ont toutefois permis de tester la faisabilité de plantations sur certaines portions du site, dans une logique d’approche progressive et adaptée au milieu.

L’entretien

Dans le cadre d’une convention avec le Conservatoire du Littoral et le Territoire de l’Ouest, l’entretien du site est assuré par la Société publique locale Tamarun, principalement sur la zone nord.

Leurs missions comprennent :

  • Dégagement des zones plantées ou semées
  • Arrosage des plants
  • Contrôle des espèces exotiques envahissantes

Les chiffres clés

0

interventions de lutte contre les EEE

0

plants plantés

0

participants

Sur la plage du cimetière St-Leu

S’étendant de la sortie sud de Saint-Leu à la Pointe au Sel, ce site est structuré par des dunes naturelles qui atténuent les nuisances lumineuses. La configuration physique du site, avec sa fausse passe et sa profondeur à marée haute, en fait un site favorable à la ponte des tortues marines.

Ce site “classé” présente une forte valeur patrimoniale et écologique, justifiant pleinement sa réhabilitation et son suivi.

La lutte contre la liane Foutafout

Deux tya

Le travail de préparation du site a été initié manuellement dès novembre 2018 par l’association PSLLLT et à travers des ateliers grand public (Cassi/Mosa, liane Foutafout), permettant ensuite une intervention mécanique par l’entreprise SARL TEPA en début d’année 2019 (Choca, Zépinard).

Les rémanents végétaux ont été broyés et utilisés en paillage autour des futures plantations, favorisant ainsi la restructuration écologique du sol.

pes de lutte employées :

  • Lutte mécanique confiée à la société spécialisée SARL TEPA.
  • Intervention manuelle menée par les agents de l’association Piton Saint-Leu Lève La Tête (PSLLLT), avec le soutien d’ateliers participatifs ouverts aux scolaires et au grand public.
Installation du système d’arrosage

Un système d’arrosage a été mis en place en 2019.

L’eau provient d’un point d’eau municipal situé près du cimetière de Saint-Leu, mis à disposition par la Mairie. Des bornes d’accès à l’eau ont été installées le long de la plage.

Ce dispositif permet un arrosage plus facile et ciblé des jeunes plants, directement à proximité des zones de plantation. Il a été mis en place grâce à l’action conjointe de la Mairie, de l’association PSLLLT et du CEDTM.

La plantation

Des ateliers de plantation ont été organisés, dès le premier trimestre 2019, avec la participation d’un public diversifié :

  • Scolaires
  • Étudiants universitaires
  • Grand public

 

Ces actions ont contribué à renforcer la couverture végétale indigène et à impliquer les habitants dans la réhabilitation écologique du site.

L’entretien

L’arrosage régulier est essentiel pour assurer la survie des jeunes plants sur le site.

Depuis le lancement du projet, cette mission a été assurée par l’association PSLLLT, en collaboration avec le CEDTM, selon des plannings d’intervention partagés.

Depuis 2023, c’est l’association Jacarandas qui a repris le relais de l’entretien.

Les chiffres clés

0

interventions de lutte contre les EEE

0

plants plantés

0

participants

Sur la plage de ravine Mulla

Située au nord de la plage de L’Étang-Salé, cette plage de sable volcanique présente un historique de pontes de tortues marines dans les années 1990.

Depuis 2015, l’ONF y mène des actions de restauration du cordon dunaire. Le site est fortement exposé à l’érosion côtière, menaçant la végétation de haut de plage.

Face à cet enjeu, la priorité a été donnée à la stabilisation naturelle du cordon dunaire par la plantation de lianes indigènes.

La lutte contre les Filaos

En 2019, une intervention a été menée pour retirer une ligne de filaos dépérissants, en coordination avec l’ONF, gestionnaire du site. Cette action s’inscrit dans la continuité des efforts de restauration engagés depuis 2015.

Le retrait de ces arbres a permis de réduire la pente de la plage, la rendant plus accessible pour la ponte des tortues marines. L’opération visait aussi à limiter les effets de l’érosion, aggravée par les fortes houles australes survenues en juillet-août 2019.

Installation du système d’arrosage

Le site de la Ravine Mulla bénéficie d’un système de goutte-à-goutte mis en place par le gestionnaire du site, l’ONF.

Ce dispositif permet d’assurer un arrosage ciblé et économe en eau, essentiel à la reprise des plantations sur le cordon dunaire, tout en limitant les interventions humaines.

La plantation

En 2019, des plantations de lianes littorales ont été réalisées en complément du retrait des souches de filaos.

Les espèces plantées, comme la Patate à Durand et la Patate cochon, sont adaptées aux milieux côtiers et contribuent à la fixation du sable tout en respectant la dynamique naturelle du trait de côte.

Les ateliers ont mobilisé un public varié : Écoles, Étudiants universitaires, Grand public.

L’entretien

L’entretien de la Ravine Mulla est assuré par l’Office National des Forêts (ONF), gestionnaire du domaine départemento-domanial. Ses missions comprennent :

  • la surveillance et maintenance du système de goutte-à-goutte
  • la lutte continue contre les EEE

Cette gestion régulière garantit la pérennité des actions de réhabilitation écologique engagées sur le site.

Les chiffres clés

0

interventions de lutte contre les EEE

0

plants plantés

0

participants

Focus

Etudes sur la pollution lumineuse

Les tortues marines sont extrêmement sensibles à la lumière artificielle, un facteur de perturbation majeur tout au long de leur cycle de reproduction. La lumière naturelle guide les femelles adultes vers des plages sombres pour y pondre, et permet aux nouveau-nés de s’orienter vers l’océan. La lumière artificielle perturbe ces repères, entraînant :

  • Des refus de ponte ou des pontes dans des zones non favorables
  • Le risque de tentative de ponte avortées (relâché des œufs en mer)
  • La désorientation des nouveau-nés, les attirant vers l’intérieur des terres, avec des risques accrus de mortalité par prédation, épuisement ou déshydratation.
 

Les éclairages de courte longueur d’onde (lumière blanche ou bleue, comme les LED blanches) sont particulièrement nuisibles, contrairement aux lumières orangées ou rouges. L’intensité lumineuse, l’orientation, la hauteur et la visibilité directe des points lumineux depuis la plage sont également des facteurs aggravants

Études sur la pollution lumineuse

 

Le CEDTM a mené deux grandes campagnes de diagnostic en 2020 et 2024, sur les potentielles plages de pontes de tortues marines.

Ces études révèlent que plus de 50 % du linéaire côtier étudié (plages sableuses) reste éclairé, souvent avec des dispositifs non conformes à la réglementation (orientation vers la plage, lumière froide, forte intensité).

Chiffres clés de l’étude de 2024

0 %

des plages sableuses sont éclairées

0 %

des lumières sont orientées vers la mer

0 %

des lumières sont visibles depuis la plage

0 %

des lumières sont de couleur blanche

Études sur la pollution lumineuse

La charte Nature&Nuit, cofondée par Kélonia, le GCOI, EDF, la SEOR et le CEDTM, propose une réduction concrète de cette pollution, en adaptant les types d’éclairage, leurs horaires, leur orientation et leur intensité.

Focus

Observer l’évolution des paysages grâce à la photographie

La photographie est un outil puissant pour suivre les transformations d’un paysage dans le temps. En reprenant régulièrement des clichés depuis les mêmes points de vue, on peut comparer l’avant et l’après, et visualiser les évolutions de manière simple, concrète et accessible à tous.

C’est ce qu’on appelle la photo par reconduction, une méthode au cœur des Observatoires Photographiques des Paysages. Elle permet de suivre, année après année, les effets d’un projet de restauration écologique ou d’un changement d’usage du territoire.

Études sur la pollution lumineuse

Dans le cadre du projet MCM03, un Observatoire Photographique des Paysages a été mis en place pour mieux documenter les changements observés sur le terrain.

Même si les prises de vue régulières ont officiellement démarré en 2022, l’analyse s’appuie également sur des images plus anciennes, acquises dès 2017, permettant ainsi une lecture sur plusieurs années.

 

Comment ça fonctionne ?

3 points de vue fixes ont été définis sur les sites suivis (décembre 2022)

2 campagnes photo par an sont réalisées, au sol, au printemps (avril-mai) et en fin d’année (novembre-décembre)

L’objectif : montrer concrètement l’évolution de la végétation et la dynamique des milieux restaurés, grâce à une série de photos comparables dans le temps

1_CC_2020_11_ApresLutte_redim 2_CC_2023_11_ApresPlantation_redim
2020
2023

Cap champagne

1_TB_2020_05_ApresLutte_redim 2_TB_2023_11_ApresPlantation_redim
2020
2023

Souris chaude

1_CSL_2021_01_ApresLutte_redim 2_CSL_2023_11_ApresPlantation_redim
2021
2023

cimetière St-Leu

1_Ravine Mulla_2021 2_Ravine Mulla_2024
2021
2024

Ravine mulla

Un suivi aérien par drone pour mieux comprendre l’évolution de la végétation

En complément des observations réalisées au sol, des survols par drone sont organisés une fois par an (en mars depuis 2023) pour suivre l’évolution de la végétation sur l’ensemble des sites restaurés.

Les images obtenues, appelées orthophotographies, offrent une vue d’ensemble précise et à grande échelle des zones suivies. Elles permettent de visualiser rapidement l’état de la végétation et son évolution d’année en année.

Et ensuite ?

Les images sont géolocalisées puis intégrées à un logiciel de cartographie. Cela permet :

  • de comparer la couverture végétale par espèces indigènes ou exotiques
  • de suivre visuellement les changements paysagers dans le temps

Focus

Actions de sensibilisation et de communication des usagers et du grand public

Le projet MCM03 s’est distingué par une forte dynamique de sensibilisation des publics scolaires, du grand public et des usagers du littoral, avec un objectif clair : faire de chaque citoyen un acteur de la réhabilitation écologique.

Les dispositifs ont permis de renforcer l’appropriation locale des projets, de favoriser un engagement intergénérationnel, et d’inscrire durablement les actions du MCM03 dans le paysage réunionnais.

Conférences et interventions

Des conférences grand public, des présentations universitaires et des ateliers éducatifs ont été organisés dans toute l’île, notamment avec :

  • l’Université de La Réunion (Master BEST, BESTRUN),
  • des établissements scolaires (de la maternelle au supérieur),
  • des structures spécialisées (École de la 2e chance, ESPE, Rotary Club...)
Ateliers de terrain

Au total, 229 ateliers ont été organisés, mobilisant plus de 8000 participants, de tous âges et horizons : 121 ateliers de plantation, 72 ateliers de production de plants, 27 ateliers de sensibilisation, 6 ateliers de lutte contre les EEE, 3 ateliers de gestion des déchets.

Supports pédagogiques

Pour sensibiliser le public à la réhabilitation écologique du littoral et encourager l’implication de tous, plusieurs outils de sensibilisation ont été développés au cours du projet :

Découvrir nos supports pédagogiques

Médias et vidéos

Pour partager les enjeux de la réhabilitation des plages, plusieurs vidéos et reportages ont été réalisés, ainsi qu'une couverture régulière dans les médias et sur les réseaux sociaux :

  • Des plantes pour les tortues (vidéo grand public),
  • Émissions LocaTerre (2018 à 2020),
  • Couverture presse et réseaux sociaux (Antenne Réunion, Zinfos 974, OTI...).

Chiffres clés de l’étude de 2024

0

personnes sensibilisées

0

événements grand public

0

supports de sensibilisation

0

parutions médiatiques

Un projet régional moteur

La mesure compensatoire écologique MCM03 est portée par la Région Réunion, en partenariat avec l’Union Européenne et l’État.

Nous remercions ces partenaires pour leur soutien, qui permet la mise en œuvre du programme et contribue à la restauration des écosystèmes littoraux.

Le soutien de la Région Réunion, de l’Etat et de France Travail a permis de financer, via le Parcours Emploi Compétences (PEC) “emplois verts”, les équipes des associations PSLLLT et Jacarandas, dont la présence régulière pour l’entretien des sites est un levier essentiel pour la durabilité des plantations, la valorisation écologique du site et l’insertion professionnelle locale.

“Action menée au titre des mesures compensatoires du projet Nouvelle Route du Littoral financé par la Région Réunion, l’État et l’Union Européenne”