La pollution lumineuse comprend l’ensemble des lumières artificielles qui nuisent à l’obscurité naturelle. Elle est problématique pour les tortues marines car elle peut provoquer :
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- L’échec de la ponte : n’étant pas adapté au milieu terrestre, les femelles en ponte y sont très vulnérables. Le moindre dérangement peut entrainer un abandon ou une modification du comportement de ponte.
- La mort des juvéniles : la lumière étant l’indice le plus utilisé par les juvéniles pour rejoindre la mer, la pollution lumineuse peut provoquer leur désorientation et donc leur mort.
La pollution lumineuse sur les plages coralliennes de La Réunion
Une étude menée par le CEDTM en partenariat avec la SEOR a permis d’actualiser les données de pollution lumineuse (les dernières données datant de 2011) sur les plages coralliennes de la Baie de Saint-Paul à Grand Anse.
- La moitié des plages suivies sont éclairées
- La moitié des éclairages sont de couleur blanche (couleur la plus impactante pour les tortues marines)
- Plus de 1000 éclairages ont été comptabilisés (soit 44 éclairages / km)
- Plus de 90 % des éclairages sont orientés vers la plage
Cette étude a donc révélé que la pollution lumineuse est bien présente sur les plages coralliennes réunionnaises avec des zones à forte concentration de lumières, représentant des conditions défavorables à la ponte des tortues marines.
Des idées lumineuses pour respecter les tortues marines
Les tortues marines sont sensibles aux lumières artificielles, cependant leurs impacts seront plus ou moins importants selon le type d’éclairage. Pour améliorer la situation, il ne s’agit pas de supprimer les éclairages mais de les adapter pour les rendre plus respectueux des tortues marines.
Les fortes intensités
Les lumières de fortes intensités peuvent éblouir les femelles en ponte et les juvéniles lors de l’émergence.
Les lumières « blanches »
Les tortues marines perçoivent moins bien dans le rouge que dans le bleu: elles sont plus sensibles aux lumières froides.
Les horizons lumineux
Les zones d’éclairage continu sont problématiques car elles rappellent le reflet du ciel étoilé et/ou de la Lune sur l’eau.
- TECHNIQUEMENT :
- – À émission spectrale égale, on choisira une lampe à puissance faible.
– À puissance égale, on utilisera une lampe à lumière émettant dans le rouge/orange.
- SPATIALEMENT :
- – Eclairer uniquement le nécéssaire.
– Orienter les lumières dos à la plage.
– Réduire la diffusion de la lumière vers la plage (par exemple avec un déflecteur ou un mur végétal).
- TEMPORELLEMENT :
- – Eteindre ou baisser l’intensité des lumières sur les tranches horaires peu fréquentées.
– Installer des détecteurs de mouvements associés avec une minuterie et des variateurs de lumière.