L’influence des médias sociaux sur le tourisme marin

Avec ses superviseurs, Chantal Pagel, partenaire de la World Cetacean Alliance (WCA) (le CEDTM est un partenaire du WCA), a récemment publié un article intitulé “#BiteMe : Considering the potential influence of social media on in-water encounters with marine wildlife” dans la revue Tourism in Marine Environments, qui fera partie d’un numéro spécial sur la sécurité dans le tourisme marin.

© World Cetacean Alliance – C. Pagel

Le document examine les risques liés à ces activités et le rôle émergent de l’utilisation des médias sociaux dans les expériences de tourisme en milieu marin. Ces risques ont reçu relativement peu d’attention, notamment en ce qui concerne les interactions avec des espèces sauvages potentiellement dangereuses dans des environnements d’eau libre. Cet aspect mérite d’être approfondi dans le contexte de l’essor de la photographie/vidéographie de la faune et de la flore sauvages et du partage via les plateformes de médias sociaux, qui montrent fréquemment des rencontres rapprochées avec des animaux dans des scénarios dangereux pour l’homme et la faune.

Chantal estime que la manière dont nous présentons nos relations avec la faune sauvage sur les médias sociaux nécessite des approches de gestion holistique, car les “influenceurs” des médias sociaux, les chercheurs ou les guides touristiques peuvent involontairement encourager le harcèlement de la faune sauvage lorsqu’ils partagent sur le web des images d’approches rapprochées ou de manipulation d’animaux sauvages avec un public.

La WCA a toujours encouragé des interactions durables et responsables avec la faune marine, avec des opérateurs responsables qui respectent des directives et des protocoles stricts pour les interactions. En 2018, la WCA a également publié son guide mondial des meilleures pratiques pour une observation responsable des baleines et des dauphins, dans le but de réduire de manière significative l’impact des excursions tout en conservant une expérience client de grande qualité. Ce guide vise à garantir que les excursions d’observation des baleines et des dauphins offrent une expérience incroyable aux touristes tout en contribuant activement à la protection des baleines, des dauphins et des marsouins. Les lignes directrices abordent également le sujet souvent controversé de la nage avec les baleines et les dauphins sauvages. Il s’agit sans doute d’une forme de tourisme plus envahissante car les bateaux tentent souvent de s’approcher des animaux pour mettre les nageurs à l’eau et parce que le fait d’entrer dans l’eau peut perturber des animaux qui étaient auparavant engagés dans d’autres activités.

Mise à l’eau sur un groupe mère/baleineau au cours de la saison 2019 © CEDTM/Quiétude

De nombreuses activités de nage avec les dauphins se sont développées relativement récemment et, en raison du manque comparatif d’études à long terme, les lignes directrices relatives aux activités de nage avec les dauphins ont été moins étudiées et affinées que celles relatives aux activités en bateau.

La WCA a fourni des conseils stricts mais pratiques aux entreprises proposant des excursions à la nage, notamment en ce qui concerne la non-utilisation de perches à selfie lors des rencontres dans l’eau.

L’utilisation des médias sociaux pose un problème, celui du libre accès des plaisanciers publics et privés à la localisation des animaux.

Chantal prévoit de soumettre sa thèse en 2020 et espère pouvoir apporter d’autres éclairages sur ce sujet à l’avenir.

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